Voici 8 conseils pour vous aider à surmonter la peur de sortir de chez soi et autres phobies en tout genre
Phobie sociale, phobie des transports, peur de l’avion, attaques de panique et autres troubles anxieux,…Certains de mes patients font appel à moi parce qu’ils ne sortent plus de chez eux seuls depuis des années.
Leur souffrance est d’autant plus grande qu’ils ont honte de leur mal. Leur famille essaye de les soutenir tant bien que mal mais perd patience. Ils ont parfois vécu des hospitalisations qui n’ont pas aidé. A force de voir leurs invitations échouer, leurs amis ont cessé de les inviter.
Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, de tout mon cœur j’ai envie de vous dire : gardez espoir ! Il ne s’agit pas d’une maladie. C’est une étape de votre vie, qui a commencé un jour et qui va se terminer. Un tas de gens se remettent à vivre normalement.
Que pouvez-vous faire pour commencer à aller mieux ? Voici quelques suggestions :
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Autorisez-vous à jouer à « comment ce sera après la guérison »
Cette jolie métaphore l’exprime bien : le voyageur qui cherche à atteindre la mer a plus de chance d’y arriver s’il se fixe d’abord cette destination comme objectif. Sinon il risque d’errer au hasard des routes. Une fois l’objectif fixé, le chemin pour y arriver devient plus facile.
Êtes-vous prêt pour vous lancer dans cette aventure ? Le chemin risque d’être très enrichissant.
Exercice : Prenez une feuille de papier, imaginez et décrivez : la peur a disparu, quelle est la première chose que vous faites ? Où allez-vous ? Que voyez-vous ? Qu’entendez-vous ? A qui téléphonez-vous pour le dire et que dites-vous ? Comment vous sentez-vous ?
Si vous n’aimez pas écrire vous pouvez aussi décrire à haute voix et vous enregistrer avec le dictaphone de votre téléphone.
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Acceptez les émotions
Il est possible que vous viviez des émotions en faisant l’exercice de visualisation. Elles sont les bienvenues ! Je ne le répéterai jamais assez, une partie de votre guérison passe par cette réalisation : ce que l’on résiste persiste. Du coup ce que l’on accepte passe plus vite. Ça ne veut pas dire que vous vous résignez.
Asseyez-vous confortablement, relâchez les épaules et faites des expirations profondes et des inspirations normales tout en observant vos émotions, combien de temps durent ces émotions ? Quelles sensations physiques provoquent-elles et comment ces sensations voyagent-elles dans le corps ? Il est possible que votre respiration devienne plus courte et que vous sentiez votre corps réagir. Même si c’est inconfortable, sachez que ça passe. Plus vous acceptez de vous laisser traverser par cet état, plus vite il passera et vous pourrez profiter du calme après la tempête.
Suivre ces deux premiers conseils ont déjà aidé un grand nombre de mes patients. Par exemple l’année dernière un jeune homme m’a consultée parce qu’il se plaignait de troubles anxieux et de burn-out, il ne voulait plus retourner au travail de peur d’y faire une crise de panique. Nous avons fait ensemble un exercice simple de respiration de manière à ce qu’il reparte à la maison avec un outil à utiliser seul en attendant de faire une première séance d’hypnose au rendez-vous suivant. Soudain pendant l’exercice sa respiration s’est accélérée et il m’a dit : « Je sens l’angoisse venir », je lui ai dit : « très bien, elle est la bienvenue ! », je l’ai encouragé à l’accueillir tout en respirant. Ses sensations se sont légèrement intensifiées puis sont très vites passées. Il m’a envoyé un mail quelques jours après pour me dire qu’il avait pratiqué « le truc de l’angoisse bienvenue » avec succès. L’angoisse était passée à chaque fois.
L’apprentissage émotionnel est inévitable. Nous apprenons tous à gérer nos émotions depuis l’enfance et peut-être que vous avez vécu, dans une certaines situation, un état trop difficile alors vous avez rejeté ce vécu et vous avez rendu la situation responsable. Notre cerveau essaye de s’adapter et tire une conclusion du type « je n’aime pas cet état donc je vais éviter toute situation qui risque de le provoquer ». La seule manière de désapprendre cette conclusion est d’accepter de ressentir les émotions désagréables et voir qu’elles passent. Elles passent et la vie continue.
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Parlez à quelqu’un
Choisissez quelqu’un de votre entourage qui est doué pour écouter et ouvrez votre cœur. Ne gardez pas vos difficultés pour vous. La honte ajoute une couche de souffrance superflue. Si vous n’avez pas envie de recevoir de conseils précisez-le. Dites à votre ami(e) : « j’ai besoin de parler, est-ce que tu aurais du temps pour écouter, je n’ai pas besoin de conseils, juste d’une écoute ». Vous verrez que, sur votre chemin vers l’acceptation (rappelez-vous, ce qu’on accepte passe plus vite), parlez à quelqu’un vous permettra de dédramatiser.
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Prennez rendez-vous avec un psychothérapeute
Si la peur continue de vous habiter et que vous avez besoin d’aide, je vous conseille d’entamer une thérapie. Que ce soit avec moi pour faire de l’hypnothérapie ou avec un autre psychothérapeute si vous préférez d’autres techniques, sachez qu’il n’est pas nécessaire de consulter pendant des années. En thérapie brève, une dizaine de rendez-vous peuvent suffire. Il est possible d’assister à vos rendez-vous en ligne.
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Cessez de vous identifier
Les mots « angoisses », « phobies », et autres diagnostiques ne vous définissent pas. Lorsque j’entends mes patients dire « ma phobie, ma peur, ma maladie,… » Je les encourage à faire deux choses :
- Remplacer ces mots par le mot « peur ». En effet la peur est une émotion basique et l’identifier en tant que telle vous permet de revenir à quelque chose que vous maîtrisez mieux. En grandissant vous avez surmonté un tas de peurs, si vous vous en rappelez-vous pourrez réutiliser les mêmes ressources naturelles qui sommeillent en vous. L’hypnose peut être très utile pour cela. Contrairement à ce que certains croient, l’utilisation de l’hypnose pour le traitement des phobies n’implique pas nécessairement de revivre une situation difficile, elle permet aussi de revivre des souvenirs géniaux pour y puiser du courage, de la relaxation, des ressources.
- S’habituer à dire « je suis traversé par la peur » ou encore mieux : « il y a en moi de la peur » à la place de « j’ai peur ».
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Reprenez confiance en vous
Le travail sur la confiance en soi passe par l’identification de vos points forts. Chaque fois que vous dites « je n’ai pas confiance en moi », remarquez-le et profitez de ce moment d’attention pour identifier les domaines où vous avez effectivement confiance en vous, même lorsque l’on a peur de sortir de chez soi, on compte sur des myriades de compétences à longueur de journée. Une grande part de mon modèle sur la confiance en soi et l’estime de soi est dédiée à cette réalisation : chacun a des points forts et des points faibles. Les uns aident à améliorer les autres.
Pour conclure, peu importe depuis combien de temps vous pensez souffrir de phobies et d’angoisses, vous avez en vous les ressources pour vivre normalement. Si d’autres y arrivent, pourquoi pas vous ? Votre objectif sera plus facile à atteindre si vous prenez le temps de rêver du résultat et que vous acceptez les émotions qui surgissent en chemin. Se faire accompagner, par un ami ou par un professionnel, vous permettra de dédramatiser. Dès aujourd’hui, cessez de vous identifier à des diagnostiques et adoptez le mot « peur » pour finalement la voir pour ce qu’elle est : une émotion comme une autre. Enfin, apprenez à tirer de la force de vos points forts en les identifiant.
Ecrivez-moi ! Je serais enchantée de répondre à vos questions et lire vos témoignages.
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Source image : http://92.agendaculturel.fr/concert/neuilly-sur-seine/le-barbier-de-seville.html